Une enquête pour anticiper les besoins des entreprises
Après une étroite collaboration pour le montage du Salon de l’Emploi du Bocage, le Pays des Herbiers et l’association « Entreprises du Pays des Herbiers » ont uni de nouveau leurs forces et ont lancé une étude sur le paysage économique du Pays des Herbiers. Cette enquête est l’occasion de « faire une photographie conjoncturelle des entreprises du territoire et de connaître leurs projections dans l’avenir. Pour que cette étude soit de qualité, elle a été confiée à l’Observatoire Economique Social et Territorial de la Vendée (OESTV) en collaboration avec la CCI de Vendée », expliquait alors Christophe Hogard, président du Pays des Herbiers, ce jeudi 19 janvier, devant une centaine de chefs d’entreprises.
Les résultats : entre constats, confirmations et…surprises
Sur les 830 entreprises contactées, 185 entreprises ont répondu soit 22% de taux de retour (habituellement, un retour supérieur 10%-15 % est considéré comme satisfaisant lors des sondages). Parmi les réponses 162 questionnaires étaient entièrement exploitables.
Premier constat : Notre dynamisme économique ne faiblit pas…bien au contraire !
Le Pays des Herbiers est une terre dynamique, une terre d’entrepreneuriat dont le tissu économique diversifié et très ancré localement démontre une forte capacité de résilience. Nous avons le taux de chômage le plus bas de France (3,5% au 2e trimestre contre 5.2% pour la Vendée et 7,2 en France) et des sociétés qui ne cessent de se développer. Par exemple, la masse salariale a évolué de 21% depuis 2006 contre 13% en Vendée et 6% en France.
La singularité du tissu économique du Pays des Herbiers relève avant tout du poids de l’industrie qui représente 34% de l’activité contre 28% en Vendée et 15% en France.
Nous avons sur le Pays des Herbiers de nombreuses entreprises dont l’activité rayonne largement : 57% des entreprises enquêtées opèrent sur des marchés jusqu’à l’échelle nationale ou internationale. Les secteurs de l’industrie et du commerce de gros / transport et entreposage étant ceux qui pour lesquels cette caractéristique est la plus marquée.
Pour autant l’enracinement local reste encore une caractéristique majeure : 79 % des entreprises enquêtées sont détenues par des capitaux uniquement locaux et seul 13 % appartiennent à des groupes dont les sièges de décisions sont hors de la Région.
La conjoncture inquiète les entreprises sondées
Difficulté de recrutement et de logement
La problématique du logement (pénurie, prix, loyers…) est largement pointée avant même les problématiques de pénuries de main d’œuvre car elle pose également la question de l’installation durable des jeunes générations dans un contexte territorial ou le fait d’être propriétaire est culturellement ancré.
La mobilité en question
La mobilité en milieu rural (automobile à plus de 95% et bien souvent « autosolisme ») demeure une question centrale pour les salariés et les entreprises … et encore plus aujourd’hui (et demain) avec l’évolution des prix des carburants.
La conjoncture limite la visibilité
hausse des coûts énergies, prix des matières premières et difficultés d’approvisionnement… C’est une conjoncture qui au-delà des difficultés réelles qu’elle engendre surtout pour les petites entreprises, limite la visibilité des entreprises sur l’avenir et pourrait freiner à terme le développement si elle n’est pas régulée.
Enfin, l’étude nous permet de nous projeter en gardant à l’esprit quelques points de vigilance !
Rémunération et avantages sociaux : la fin d’une idée reçue
Des salaires par catégorie socio-professionnelle globalement proches de ceux observés en France et province. Une large palette d’outils mis en œuvre en termes d’avantages sociaux pour fidéliser/recruter les salariés… variable en fonction de la taille des entreprises.
Vigilance sur les transmissions et le renouvellement de la main d’oeuvre
Une équation complexe eu égard au vieillissement des actifs et au déséquilibre entre les générations (futurs retraités vs futurs actifs). Un tiers des chefs d’entreprise a plus de 55 ans : le sujet de la transmission doit être une préoccupation (maintien des emplois, des savoir-faire, …). Un manque d’intérêt des jeunes générations pour les métiers de l’industrie et de la logistique dont la découverte et l’attractivité doivent être améliorées
Des projets de développement
Des projets de développement qui restent nombreux et qui confirment le dynamisme du tissu productif et l’état d’esprit des chefs d’entreprise. La bonne nouvelle ? Une part importante de projets concerne des densifications sur site qui ne demandent pas ou peu de foncier supplémentaire.